Réfractomètre différentiel portatif (“Bierprobe”)

  • Réfractomètre différentiel portatif
(“Bierprobe”)
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(“Bierprobe”)
  • Réfractomètre différentiel portatif
(“Bierprobe”)

N° d'inventaire 603.1026

Catégorie Optique géométrique

Vitrine BSP-EX

Constructeur Steinheil, Munich

Pays DE

Datation 1840 - 1850 (1840 – 1850)

Dimensions Boîte 25 x 8 x 16 cm^3 Instrument 22 x 4,5 x 6 cm^3

Réfractomètre différentiel portatif pour liquides, utilisable à la lumière du jour.
L’instrument permet une mesure très sensible de la différence des indices de réfraction de deux liquides d’indices voisins, par exemple de l’eau et de la bière, en éliminant presque totalement l’influence de la température et de la longueur d’onde de la lumière utilisée.
On remplit d’abord les 2 compartiments de la cuvette avec le liquide de référence (eau). Dirigeant l’appareil vers une source de lumière et faisant tourner la cuvette au moyen du bouton gradué, on fait coïncider les images du réticule d’entrée (un trait vertical) et celui, en croix, de l’oculaire. Le nombre indiqué sur le tambour donne le zéro de l’appareil. Remplissant le compartiment ouvert du liquide à tester (bière), on mesure le nombre de tours à effectuer pour aligner les réticules. A l’aide d’une table, on obtient l’information recherchée.

Usage principal
Pratique

Etat de conservation
En état de fonctionnement

  • Informations supplémentaires

    Inscriptions
    Néant

    Remarques et commentaires
    A Munich, la fabrication de la bière était strictement réglementée.
    Vu l’importance de la bière comme denrée alimentaire de base, et le risque de mécontentement populaire en cas de baisse de la qualité et/ou d’augmentation de son prix, il était souhaitable de développer un procédé quantitatif d’analyse de la bière, la mousse, la couleur, l’odeur et le goût ne suffisant pas à s’assurer de la conformité d’un échantillon de bière avec la réglementation en vigueur.
    Une première méthode, fondée sur l’analyse chimique, ne pouvait être pratiquée qu’en laboratoire, et n’a pas été adoptée.
    Quelques années plus tard, vers 1840, Carl August Steinheil a proposé une méthode basée sur la mesure de deux paramètres : la densité (mesurée avec un aréomètre) et l’indice de réfraction. L’appareillage conçu est portatif, et pouvait être utilisé sur place dans les innombrables brasseries munichoises. Cette méthode n’a cependant pas eu plus de succès auprès des brasseurs que la méthode chimique.
    Dans les années 1840, une augmentation du prix de la bière, et une diminution de la qualité (c’était en tout cas le sentiment de la population), ont provoqué, ou ont été le prétexte d’émeutes et de soulèvements populaires.

    Le réfractomètre différentiel de Steinheil pour liquides est tombé dans l’oubli.
    A la fin du XIXe s, de nouveaux modèles de réfractomètres différentiels, également destinés à l’analyse de denrées alimentaires (huiles, graisses) sont apparus. Les publications relatives ne mentionnent pas les articles de Steinheil. Seul le célèbre chimiste Wilhelm Ostwald (1887) a reconnu que ce type de réfractomètre avait été inventé par Steinheil.

    Trois exemplaires de cet instrument se trouvent dans les collections du Deutsches Museum de Munich : un prototype de 1842 (?), un modèle presque identique à celui de Lausanne, quoique un peu antérieur, et un exemplaire du modèle simplifié de 1846.

    Bibliographie
    — Anon.: Steinheil’s Gehaltmesser, und dessen Anwendung als Bierprobe
    Polytechnisches Journal Bd. 91, 1844, S. 429-443 und Taf. VI
    — Anon.: Steinheil’s optisch-aräometrische Bierprobe in ihrer neuesten
    vereinfachten Form
    Polytechnisches Journal, Bd. 99, 1846, S. 358-370 und Taf. V

    — Münchner Bierrevolution:
    – Engels, Friedrich: Beer Riots in Bavaria.
    The Northern Star No. 341, May 25, 1844
    – “Biertumult in München”. Wiener Zeitung, 13. Mai 1848, S. 392

    — Ostwald, Wilhelm: Lehrbuch der Allgemeinen Chemie, Bd. II, S. 767-768
    (Leipzig 1887)
    [attribue à Steinheil l’idée du réfractomètre différentiel]

    — Krätz, O. und Spachtholz, M.: Das königlich-bayerische Bierregulativ von 1811
    Kultur & Technik 04/2011, S. 36-41

    — HANDBUCH DER PHYSIK,
    Bd. XVIII: Geometrische Optik – Optische Konstante – Optische Instrumente;
    Herausgegeben von H. Geiger und Karl Scheel; Berlin: Julius Springer 1927
    Kap. 3. Heinrich Kessler, Optische Konstanten, S. 664 ff.; doubles prismes, S. 668 ff.
    [toutes les références à des publications ≥ 1888, pas de mention de Steinheil]

    — Steinheil, Carl August (1801-1870); “von” seit 1868